De gauche à droite :
Mauro Boffa ; Nikita Petrov ; Anthony Pitt et Fabrizio Sartori (co-capitaines) ; Murtez Ondozi ; Ralph Buss ; Alex Delchev ; Claudiu Prunescu
Manquent sur la photo : Aurelio Colmenares ; Jean Netzer
Ont aussi participé aux rondes antérieures : Gabriele Botta ; Yevgen Bondar ; Bastien Brailly-Vignal ; Aliaksei Chernusevich ; Pascal Guex ; Sebastien Joie ; Guillaume Sermier ; Holger Rasch
C’est tout à fait consciente du défi énorme à relever, mais pleine d’espoir et d’entrain, et avec une volonté de combattre hors pair, que l’équipe de Nyon I s’est rendue le samedi 17 mars à Ried bei Kerzers (dans le Seeland fribourgeois), pour la dernière ronde du CSG (ronde centrale où toutes les équipes jouent en même temps au même endroit), en quête du Sacré Graal – pas moins que… le titre de Champion Suisse.
Après six rondes, nous avions déjà accompli le très grand exploit de nous présenter à la dernière ronde en tant que… leader, à égalité de points mais avec un tout petit demi-point d’échiquier d’avance par rapport au grandissime favori, Gonzen. Pour citer le site officiel de la Fédération : « La tension est à son comble avant la ronde finale de 1e Ligue fédérale du Championnat Suisse par groupes (CSG) qui se déroulera dans trois semaines. Après six matchs, Nyon et Gonzen se retrouvent en tête et ne sont séparés que d’un demi-point individuel ».
Il nous restait un âpre duel à distance – nous (avec une moyenne ELO de 2381) affrontions la très solide formation de Winterthur (2408), alors que Gonzen (2411) jouait contre l’équipe de Lyss-Seeland (2330), qui elle était menacée par la relégation. Il nous fallait « simplement » tenir le même résultat (ou plus) que Gonzen.
Le titre de cet article vend déjà la mèche: nous n’y sommes pas parvenus, et nous devons nous contenter d’une belle deuxième place. Mais ce qu’il ne révèle pas, c’est le suspense
total d’une grande journée d’échecs, et surtout la ténacité – on pourrait presque dire la hargne – de nos joueurs condamnés à l’exploit. On en sort très fiers de la performance de la saison entière, mais surtout du cœur et de l’engagement que nos joueurs ont montrés pour le compte de notre équipe et notre club.
Voici comment cela s’est déroulé…
Au coup d’envoi à 14h00, trois joueurs de Lyss n’étaient pas encore là: ouf de soulagement par la suite, quand ils arrivent… 15 minutes perdues sur la pendule quand-même. Gonzen a ensuite logiquement pris le dessus, reléguant Lyss; vers 17h00, ils avaient engrangé 4.5 points, avec deux parties encore en cours. Du côté de Nyon, Aurelio Colmenares n’a pas pu sauver la mise au 3ème échiquier. Nikita Petrov, au 2ème avec les noirs, doit se résoudre à accepter le nul dans une finale cavaliers + pions. On aurait pu croire qu’à ce moment-là que la messe était déjà dite, estimant qu’il nous fallait alors cinq victoires sur les six échiquiers restants. Surtout que Claudiu Prunsecu avait une position difficile à défendre. Mais Alex Delchev, Jean Netzer et Ralph Buss mettait leurs adversaires sous pression; Murtez Ondozi essayait de tirer une victoire d’une position très équilibrée (sa spécialité: à noter que dans les six premières rondes il avait gagné toutes ses parties, souvent à l’arraché!) ; et Mauro Boffa jouait une partie très complexe. La tension était même palpable chez nos adversaires : dans une discussion visiblement tendue, le capitaine de Gonzen, voyant comment Nyon se battait comme des diables, obligeait un de ses joueurs à s’abstenir de proposer le nul.
Avance rapide à vers 18h30… Imaginez-vous que, alors que toutes les autres parties de la ronde, toutes équipes confondues, étaient terminées, il nous restait encore quatre parties en cours, et nous étions mathématiquement encore dans la course, car Claudiu s’est sorti de l’attaque adverse pour faire nul, et Jean a pris un demi-point par répétition de coups. Hélas, le couperet est tombé lorsque Murtez doit se résoudre au nul, tout comme Alex qui, finalement, de justesse, n’arrive pas à faire plier son adversaire. Mais, même avec le titre envolé, les deux derniers n’en sont pas restés là: ils voulaient tellement aller chercher la victoire d’équipe, pour l’honneur, qu’à… 19h30, après 5h30 de jeu, l’arbitre est venu leur demander déménager afin de pouvoir commencer la remise des prix !!!! A ce moment-là, avec une capacité de calcul incroyable, or qu’il restait un échiquier presque plein, Mauro réclame et obtient le nul (aucune prise de pièce ni coup de pion depuis 50 coups – époustouflant!). Dans des conditions difficiles, Ralph s’en est allé dans la pièce voisine pour
tenter de gagner sa finale, mais – très certainement dérangé par le déménagement (sans parer de la fatigue qu’il devait sentir) – il a dû partager le point.
Conclusion – Tout simplement, BRAVO les gars pour avoir défendu les couleurs de Nyon avec fierté, ténacité, sportivité et brio. MERCI à tous pour cette aventure fantastique. On voulait être champion, par moments on y croyait ferme. Mais, en tout état de cause, « Nyon – Vice-Champion de Suisse », ça sonne pas mal, n’est-ce pas ?
CSG Ronde 7 : Nyon – Winterthur 3½:4½ (Delchev – Georgiadis ½:½, Petrov – Gähwiler ½:½, Colmenares – Studer 0:1, Netzer – Jenni ½:½, Ondozi – Kaczmarcyk ½:½, Prunescu – Huss ½:½, Buss – Hasenohr ½:½, Boffa – Schiendorfer ½:½).
Pour tout savoir sur toutes les rondes, voir sur le site de la FSE : http://www.swisschess.ch/csg.html
Bravo !!