BEAU CADEAU DE NOTRE PREMIÈRE ÉQUIPE MALGRÉ LES DÉFAVEURS DU PRONOSTIC : QUATRIÈME TITRE DE CHAMPION SUISSE !

On n’en menait pas large en préparant l’avant-dernier match du côté de Nyon. Certes, nous avions autant de victoires que de matchs, mais souvent étriquées, parfois même sans très bien jouer, alors que le grandissime Winterthur plumait ses adversaires les uns après les autres sur des scores fleuve.

En remportant la victoire contre Valais, notre équipe fanion se donnait donc le droit de se rendre à la ronde centrale à Winterthur, sur les terres du grandissime favori, mais sans le droit au match nul: seule la victoire assurait le titre. On se voyait déjà coiffés au poteau, même si Nyon allait tout faire pour renverser la vapeur.

Et puis surprise… Winterthur s’est pris les pieds dans le tapis, le tapis de Riehen, en l’occurrence. Riehen a toujours d’excellents joueurs dans les deux championnats et comptait bien le rappeler. Winterthur en faisait les frais.

De fait, inversion totale des chances: avec un match nul lors de la confrontation directe à Winterthur, c’est Nyon qui pouvait remporter le titre. La pression était donc sur notre adversaire. Et pour le coup, notre capitaine Sébastien Joie a eu la chance de pouvoir aligner une équipe plus redoutable que jamais. La motivation était à son comble, le vent avait tourné en notre faveur.

Et Nyon a remarquablement bien joué, en équipe. Après une heure et demie, les positions sont légèrement avantageuses ou égales. C’est le moment que choisit Nikita Petrov au premier échiquier pour assurer la nulle avec les noirs, ce qui met tous les Zurichois sous pression. S’ils veulent gagner, ils ne peuvent pas se contenter de faire des matchs nuls, surtout avec les blancs. Son coéquipier Aliaksei Charnushevitch l’imite après deux heures, également avec les noirs, voyant notamment la partie de Robert Fontaine prendre une tournure très avantageuse au deuxième échiquier ; choix de toute évidence collectif et altruiste, puisqu’Aliaksei a un pion d’avance et aurait pu jouer la partie, certes complexe, pour gagner. Mais l’heure n’est pas aux choix individuels; l’équipe compte.

La partie de Sébastien Joie s’emballe; multipliant les menaces, il déjoue les plans de l’adversaire et envoie une attaque inarrêtable; son adversaire capitule, cela sent très bon pour les Nyonnais! Jochem Snuverink lance alors ses pièces à l’abordage. Son adversaire croit pouvoir percer l’autre flanc; il n’en est rien. Très spectaculaire, la partie (de toute beauté!) de Jochem amène le troisième point. Murtez Ondozi cherche de quoi percer lui aussi. Il voit cependant que sur tous les autres échiquiers, les Nyonnais sont plutôt bien. Il choisit d’assurer la nulle. On en est à 3,5 points, et il en faut 4 pour fêter le titre.

Le dernier demi-point tarde à venir. Adam Feher perd un pion. S’il devient certain qu’il ne gagnera pas, il pourrait néanmoins obtenir la nulle. Après une série de combinaisons très intéressantes, Emma Richard est mal payée pour la finale, en y entrant également avec un pion en moins. Robert Fontaine au deuxième échiquier a toujours une position très favorable. On voit qu’il hésite, assez logiquement. Assurer la nulle pour l’équipe, ou tenter d’avancer en prenant quelques risques? Les coups se répètent quelque peu; en excellent équipier, Robert attend; il attend, en l’occurrence, de voir ce qu’il advient ailleurs.

Et puis soudain, Emma Richard amène le demi-point du titre. Sa position tient clairement le choc, elle a admirablement bien joué le coup. Les Nyonnais se réjouissent, autant sur place que devant les écrans, les parties étant retransmises sur internet!

Juste après le 4ème point synonyme de titre, petite photo des champions qui ont déjà terminé ! Murtez Ondozi, Jochem Snuverink, Sébastien Joie, Emma Richard, Aliaksei Charnushevitch

Le titre étant acquis, Robert tente de remporter la mise. La position est d’une telle complexité que personne autour ne peut prédire s’il peut arracher ou non la victoire. Nul doute que les deux Grands Maîtres aux prises vont analyser longtemps ces positions de finale! Robert n’y parviendra finalement pas; un demi-point de plus, pour la victoire d’équipe cette fois-ci: 4,5 points. Adam Feher a quant à lui parfaitement réussi à échanger ce qu’il fallait pour annuler également, avec une finale avec fous de couleurs opposées.

5-3, gros travail d’équipe, avec un groupe qui a fort bien su profiter de l’avantage acquis à l’avant-dernière ronde, à gérer le temps et les points, et surtout à compter les uns sur les autres. Bravo les champions!

Avec le trophée! Adam Feher, Robert Fontaine, Sébastien Joie, Nikita Petrov, Jochem Snuverink, Murtez Ondozi. Manquent sur la photo: Emma Richard et Aliaksei Charnushevitch, partis pour prendre leur train, le titre en poche!

Ont aussi joué cette saison: Yohan Benitah, Dorian Asllani, Anand Gautier, Selvan Gautier, Rolando Kutirov, Holger Rasch, Sevan Buscara, Bilel Bellahcene, Jean-Noël Riff, Jean Netzer.

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